Cinéma : L'ALHAMBRA

Publié le par Michèle Pontier-Bianco

L'Alhambra - En descendant vers Le Bardo

L'Alhambra - En descendant vers Le Bardo

Non loin de l'Hôtel Cirta et de son cinéma, l'Alhambra était bien le plus atypique de toutes les salles de cinéma de  Constantine ! Déjà son faux-air de chalet le classait à part. Mais surtout il avait deux salles, une salle que l'on qualifierait de " normale " si le bois n'avait pas été son  principal matériau de construction (peu indiqué pour  une salle de projection) et la salle de plein air dont nous profitions l'été, sous les étoiles, avec la relative fraîcheur des soirées. 

Penser à ces séances qui me ravissaient (vu mon très jeune âge) , c'est comme pour le fameux " Cinéma-Paradiso " : les images pittoresques se mélangent aux nostalgiques. De la salle couverte ne me restent que certains films qu'on ne fait plus guère. 

J'y eus la révélation de l'Opéra au cinéma grâce à Nelson Eddy (une voix magnifique et en plus, très bel homme) , et à ses partenaires féminines : Jeanette Mac Donald dans le film " Amants " , Susanna Foster dans " Le fantôme de l'Opéra " . Toutes deux talentueuses et belles. 

 

 

Le fantôme de l'Opéra - 1943

Le fantôme de l'Opéra - 1943

Ces deux films me marquèrent ! Et pour la salle de plein air, ce furent des images amusantes : des films de Laurel et Hardy et, accessoirement, ceux de deux comiques du moment, Abbot et Costello dans leur série des " Deux  Nigauds " . Nigauds en effet ;  nous avions eu vite fait de les trouver bêtes et de leur préférer Laurel et Hardy. 

Ces films sans prétention convenaient bien à cette salle. Les fauteuils de bois étaient sommaires. Les volutes de fumée ennuageaient l'atmosphère car on ne se souciait guère d'incommoder ou non les voisins. On pouvait boire des boissons fraîches à la buvette qui se tenait au fond. 

Mais un jour, dans la première partie des années 50, on vit ce cinéma fermé, pour travaux, semblait-il. Puis, on dut se rendre à l'évidence, il était fermé pour toujours ... De nouvelles normes de sécurité l'avaient condamné à cause de son bois omniprésent et de la sécurité douteuse de sa salle de plein air. Les affiches du dernier film restèrent bien longtemps sur sa façade.

Aujourd'hui une mosquée se trouve à sa place. Je n'ai pu savoir s'il avait été totalement détruit, ou si certains murs en dur avaient été récupérés pour la nouvelle construction.

Mais peut-être, " Le Fantôme de l'Alhambra " hante-t-il encore les mémoires des vieux habitants de l'Avenue du Bardo ...

Calanque par MPB - Huile sur Isorel - 44 cm x 35 cm

Calanque par MPB - Huile sur Isorel - 44 cm x 35 cm

La mer efface les souvenirs 

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