Heurs et malheurs du Casino Municipal de Constantine

Publié le par Michèle Pontier-Bianco

La destruction de ce superbe Casino causa une grande consternation dans la population constantinoise actuelle et ... chez nous, les anciens Constantinois ! Les motifs de cette démolition semblaient vagues . Représentait-il le colonialisme ou " L'enfer du Jeu " ? On parla aussi d'un glissement de terrain mais surtout des dépenses énormes qu'il avait générées dans les années 80 pour d'hypothétiques rénovations suivies de plusieurs années de fermeture. On le livra alors aux démolisseurs ! 

Une " Place de la Victoire " fut créée sur le site mais elle fut tellement dégradée qu'elle fut annihilée elle aussi ! Les Constantinois impuissants devant le saccage, se remémoraient les belles heures qu'avait connues le Casino. En 1962, il servait toujours de lieu de fêtes et de manifestations diverses. Il fut aussi le siège des radios du Maghreb.

Pour  nous, les souvenirs remontent bien plus loin encore. Situé à un lieu stratégique, il était repérable de loin avec sa colonne, haute comme un phare, qui portait son enseigne. Il était en bordure de la Place Lamoricière d'où partaient en étoile plusieurs rues et avenues. Au centre, du haut de son piédestal, la statue du Général de Lamoricière brandissant son sabre, semblait dire " En avant ! " .

Nous connaissions surtout ce côté et, à angle droit, celui bordant le Square de la République. L'angle en question était adouci par une rotonde qui dominait la terrasse. La majeure partie de l'année, les consommateurs observaient, de là, les passants et la circulation. Face au square, le cinéma Le Colisée était ce que nous connaissions le mieux. Dans le hall, d'un superbe Art Déco savamment éclairé, nous aimions contempler, en attendant au guichet, les frises du haut mur ou les vitrines d'exposition. Nous regardions de loin la Salle de Jeux, Boule et Baccara, qui nous semblait le lieu élégant des noctambules. Dans la salle de cinéma, les soirs d'été, le plafond roulant s'ouvrait sous le ciel étoilé. 

Nous pouvions, à l'occasion, profiter de la salle de bal, tout en haut. Elle donnait sur la Terrasse des Roses, avec sa pergola. N'oublions pas une boutique de fleuriste, une autre, de mode, toutes deux nichées dans ce bel édifice. 

Bizarrement, nos parents ne nous avaient jamais parlé du casino précédent, moins " classe " dit-on, édifié de 1924 à 33 sur le site-même ! Il avait été créé par Monsieur Nunez (qui avait le cinéma Le Nunez, devenu Le Royal puis Le Rhumel) , et qui avait fondé la Compagnie Fermière du Casino Municipal. Et nous ignorions aussi que les vestiges d'un théâtre romain dormaient dans le sous-sol. 

Il me semble, d'après les photos, qu'un grand hôtel, plutôt chic, se dresse sur le site de notre inoubliable Casino. Pour réhabiliter les lieux, ce n'est pas si mal, finalement ...

 

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Exercice : Peinture-express - Emploi de 2 couleurs = 3

" Femme qui a tout perdu au Casino " - Acrylique sur papier toilé - 42 cm x 55 cm

 

" Femme qui a tout perdu au Casino " - 42 cm x 55 cm

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A
dommage la france a detruit le passe historique surtout de cette belle ville. bâtir ce massif bâtiment sur des ruines romaines ne pouvait que porter la poisse.
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M
Il y a encore d'autres lieux comme le Théâtre Municipal sous lequel peuvent subsister les restes de la Caserne des Janissaires ! C'est, hélas, le sort des villes qui ont eu un glorieux passé Romain ! Idem en France ou en Italie ...