Voyage en Russie (1993) 2

Publié le par Michèle Pontier-Bianco

...... Notre première visite avait donc été pour l'Ecole de Commerce de nos hôtes russes et quatre de leurs professeurs, des jeunes femmes, furent nos pilotes à travers la ville. (J'ai su plus tard qu'elle comptait plus de 400 000 habitants) .

Les rues, que la circulation automobile n'encombrait pas, avaient besoin d'être refaites. Tout comme les trottoirs. Etaient-ce les effets du gel ? Les immeubles étaient sobres, pour ne pas dire sévères. Mais les bâtiments officiels, souvent de facture néo-classique, avec leurs  façades de couleurs claires, avaient de l'allure. Des statues ornaient les places ou les jardins. Nous avons été étonnés de voir des passants " semblant écouter les murs " mais plus encore en apprenant qu'un réseau téléphonique gratuit courait à travers la ville !

Les églises étaient bien restaurées et les dômes en bulbes avaient retrouvé tout leur or. Dans chacune d'elles, nos " amies-profs " allumaient de longues et fines bougies ... Un pope marqua nos souvenirs. Vêtu d'une soutane de couleur indécise, il s'affairait autour du plateau des cierges. Echevelé, les yeux fiévreux et l'air passionné, il semblait sortir d'un roman de Dostoïevski ! 

Nous faisions d'autres rencontres pittoresques. Parfois, au milieu des citadins, quelque campagnard (d'après les habits) avait l'air égaré. Une de nos compagnes de voyage avait alors le chic pour s'écrier : " Un VRAI moujik !!! " , nous couvrant ainsi de confusion ... 

Il y eut aussi un groupe bariolé de gitanes qui, soudain, nous entoura en pépiant comme un vol d'oiseaux. Affolement de nos guides ! " Mesdames ! Serrrrrez vos sacs !! Nous les serrrrrions en effet ! Mais la vue des Directeurs, professeurs et étudiants qui nous suivaient en un groupe compact, les dispersa vite.

Les repas à l'hôtel étaient l'occasion de discuter avec nos amies russes. Nous découvrions leur vie et elles, la nôtre. Question habillement, nous étions toutes en pantalons chauds et pratiques, mais elles, toutes en jupes ou robes. Elles portaient de longs manteaux de drap chaud et des bottes : acheter l'une ou l'autre de ces pièces importantes de leur garde-robe grevait sérieusement leur salaire mensuel ... Les repas étaient rustiques et solides ; elles en ramassaient les restes dans les fameux sacs de plastique, accessoires indispensables. Cela nous touchait ...

Le tableau d'une société différente de la nôtre se précisait ainsi par petites touches. Le trajet pour aller à Moscou, dans notre car, et le séjour que l'on devait faire avec elles, allaient consolider nos amitiés et leur confiance ......  

(A suivre )  

   

Natacha - Crayon ocre sur Canson - 42 cm x 59 cm

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