Disparition d'un restaurant peu commun

Publié le par Michèle Pontier-Bianco

Le " Mal des Ardents " ......
Le " Mal des Ardents " ......

La disparition d'un lieu historique, que j 'avais évoquée dans le précédent article, m'en a rappelé une autre, à Lyon, mais celle-ci sous le contrôle de l'Architecte des Bâtiments de France (afin de pouvoir, s'il le fallait, restituer le décor ... ce dont on doute fort ! ) .

C'était " La Commanderie des Antonins " , un restaurant situé sur un quai bordant la Saône, où les lyonnais aimaient bien inviter leurs visiteurs afin de leur faire connaître un site représentatif de leur Histoire et où l'on savourait une cuisine médiévale dans une grande salle voûtée à la lueur des chandelles . Atmosphère ... Atmosphère ... Une grande cheminée l'éclairait aussi et l'on y faisait rôtir force viandes. Cela rappelait la tradition de l'Hôpital qui se trouvait là au treizième siècle : les Antonins y élevaient des porcs pour nourrir leurs malades (un hôpital où l'on mangeait bien ... ) ; ils soignaient les gens atteints du " mal des ardents " ou " feu de Saint-Antoine " . C'est le nom que l'on donnait à l'ergotisme causé par l'ergot du seigle . (On peut rappeler l'histoire du " pain-qui-rend-fou " survenue il y a des décennies à Pont-Saint-Esprit) .

Rabelais y avait exercé la médecine et Nostradamus y avait séjourné.

Mais les Guerres de religion et la Révolution passèrent par là ... L'Ordre disparut et l'endroit finit par servir d'entrepôt ...

En 1973, il retrouva du lustre en devenant un restaurant connu.

Mais il fut vendu pour devenir, en 2012, un restaurant japonais. Actuellement il a encore changé d'enseigne ...

Il a d'ailleurs changé en tout ... On l'a voulu " contemporain " : lumière, design, froideur... Il a perdu son âme.

Sur le même quai, un peu plus loin, on construit un parking et comme souvent à Lyon, on y a trouvé un site historique que les archéologues étudient.

Un pan d'Histoire perdu ... un autre révélé ...

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Pour vous couper l'appétit ...

Le pauvre homme pustuleux, que j'ai représenté, fait partie du retable d'Issenheim, peint par GRUNEWALD pour les Antonins de Colmar. On le trouve dans la plupart des articles traitant de l'ergotisme. Ses membres se terminent soit en moignons, soit en pattes de crapaud ! Il semble regrouper toutes les formes du " mal des ardents " ! Notez l'écartement incompréhensible des pattes, je voulais dire : " des jambes " ... (Encre et acrylique - A 4)

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