L'Hôpital Laveran à Constantine
182ème article
Le 20/10/22 et le 28/11/22, j' avais cité les endroits de la Caserne que je connaissais. Elle était appelée Quartier Welvert. Elle était construite sur l'emplacement de la Casbah. L'Hôpital militaire n'était que cité mais je devais en parler plus longuement car j'y étais restée (bien obligée ! ) deux mois entiers. Curieusement, je ne pouvais pas en dire grand chose ...
Rappelons qu'il fut édifié en 1841 mais sa construction prit douze ans. En 1913 on lui donna le nom d'Alphonse Laveran qui avait, entre ses murs, découvert l'hématozoaire responsable du paludisme.
Voici ce que dit une communication de l'Académie Nationale de Médecine : " Le 6 novembre 1880, alors qu'il examinait le sang d'un soldat du Train des Equipages, cantonné au Bardo et hospitalisé pour un abcès pernicieux, il découvrit, sur les bords, des corps sphériques pigmentés d'éléments filiformes ressemblant à des flagelles qui s'agitaient avec une grande vivacité en déplaçant les hématies voisines " . Illumination !
D'autres savants réputés travaillèrent dans les laboratoires de cet hôpital dont les équipes de médecins et infirmières étaient remarquables.
A chacune des guerres qui, hélas, suivirent cette époque, l'hôpital s'agrandit.
L'Hôpital Laveran prit fin en 1963. Le 27 Février, une dernière messe fut dite par le Capitaine-Aumônier.
Un détachement de l'A.L.N. rendit les honneurs.
L'Académie Nationale de Médecine fit le nécessaire pour récupérer les souvenirs du Local Historique qui comportaient, entre autres, le microscope de Laveran.
L'Hôpital d'Instruction des Armées Laveran Marseille 13ème existe depuis novembre 1963. Il doit prochainement être reconstruit et il sera magnifique.
Avez-vous remarqué en-haut , à gauche sur l'écusson, les armes de Constantine ?
Le jour de mon entrée dans cet hôpital je ne vis rien du jardin fleuri ni de la fontaine tant j'étais inquiète ! On m'installa au 2ème étage. Tout le monde était aimable et rassurant mais je me sentais cloîtrée ! Le Commandant Médecin-Chef me recommanda deux choses : je devais me reposer et bien manger pour prendre des forces ... mais il fallait subir des piqûres ! (Par la suite je fus endurcie, un avantage ! ) .
Au tout début de mon séjour, je fus brusquement réveillée au milieu de la nuit, par des vrombissements de moteurs et des lueurs dansantes filtrèrent à travers les persiennes. Affolée, je crus à un incendie et m'accrochai à la sonnette. Mais tout de suite je me rendis compte de ma méprise. Ma sonnette eut pour effet de faire surgir un dragon en blouse blanche ! Je voulus tout de suite m'excuser auprès de cette infirmière de nuit mais elle se montra furieuse ! Elle fit volte-face vers la porte et me lança vengeresse : " Et maintenant si vous sonnez, je ne viendrai PAS ! " .
Charmant !
Mais c'était une "vieille taupe" - (en Italien : vecchia talpa) et moi, une gamine ! Par la suite je m'habituais au bruit des ambulances de nuit. ( Elles étaient d'un modèle antérieur à celui de la photo ci-dessus ) .
Je ne sais si l'on soignait, à cette époque, les maladies pulmonaires de la même façon. Jugez-en plutôt. Le repas de midi m'était apporté sur un plateau qui était agrémenté de deux petites bouteilles : l'une de vin rouge Château Margaux et l'autre de champagne, d'une grande marque aussi, dont j'ai oublié le nom ! Je vous rassure, elles étaient d'un format hors commerce. J'étais bien incapable d'apprécier et ne prenais qu'un fond de verre de chacune. Je faisais ainsi le bonheur des femmes de la cuisine ! Le dîner était sobre !
Je ne sortais jamais ... J'étais cantonnée à mon étage que je ne quittais que pour passer des radios au rez-de-chaussée car le médecin-chef contrôlait ainsi les progrès de la maladie. J'étais tout à fait capable de marcher mais il n'y avait pas d'ascenseur et je ne devais PAS me fatiguer !! Aussi, à mon grand déplaisir on me descendait sur un brancard ( re-!!!! )
Je devais passer devant les militaires de service qui nettoyaient les escaliers. Ils me regardaient passer avec curiosité aussi j'essayais d'avoir un air dégagé pour ne pas être prise pour quelqu'un "gisant " sur un brancard. Le capitaine-radiologue et le manipulateur protégés (?) par un tablier de caoutchouc, restaient prudemment derrière une vitre pendant que je gobais mes rayons X. On me faisait regagner ma chambre avec la même solennité.
Le Médecin-Chef était une sommité : il fut appelé à Paris, à l'Hôpital du Val-de-Grâce.
Après ces deux mois de patience, je sortis guérie. J'étais entrée au printemps, je sortis au début de l'été.
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