Blida - " La Ville des Roses "

Publié le par Michèle Pontier-Bianco

Blida

Blida

Février 2021

Biskra m'étant apparue comme une immense palmeraie, je pensais que Blida devait être une grande roseraie.  Ce n'était pas exactement cela mais je dois dire que les vergers d'orangers en fleurs qui peuplaient les coteaux lui faisaient comme une corbeille de mariée ! 

Je vis la ville une unique fois : nous allions à Alger et ce fut l'occasion de " faire un crochet " pour aller voir une famille amie dont le père était Directeur de l'Hôpital Psychiatrique (un monsieur très sympathique, du sud-ouest de la France je crois) . Il fit visiter les lieux à mon Père. De l'hôpital je ne vis que la cour ( ou l'une des cours ? ) mais pendant ces deux jours chez eux on nous montra la ville et ses environs.    

Kiosque à Musique

Kiosque à Musique

Le centre était La Place d'Armes (devenue Place du 1er Novembre ) avec son ravissant kiosque à musique surmonté d'un palmier-panache. C'est sans nul doute le plus réussi de tous les kiosques à musique de l'Algérie ! Ses jolies colonnettes ouvragées " à l'orientale " en font l'originalité. J'apprécie toujours que toute construction soit en accord avec le pays , mais  ces petits pavillons de France, de Navarre et d'Algérie sont, à peu de détails près, tous semblables et d'une désespérante  banalité ! 

Donc la visite de la ville commençait bien. Nous étions surpris de la rectitude des rues et de la hauteur des maisons : justement ... elles n'étaient guère hautes !  On nous apprit que la ville avait été détruite en 1829 par un terrible tremblement de terre et  que les Français, en 1839 avaient entrepris de la rebâtir selon un plan " hippodamien " (ou hippodaméen ) donc en damier. Comparées avec les immeubles de Constantine ou d'Alger, les maisons nous semblaient basses et même monotones ! 

La Mairie de Blida

La Mairie de Blida

Avant ce tremblement de terre - qui n'était pas le premier -  Blida avait connu en 1817 la Peste ... mais elle avait  été un lieu de plaisir et de repos auparavant ! Sous la domination Ottomane, les hauts dignitaires d'Alger y venaient en villégiature. La Dolce Vita en quelque sorte ! La ville connaissait déjà la prospérité depuis les arrivées successives des " Andalous " , de retour d'Espagne. Ils avaient introduit des méthodes d'irrigation et de culture qui firent merveille dans cette partie de la Mitidja qui est au contact de l'Atlas Blidéen : d'où, les orangers en fleurs qui nous avaient accueillis. La ville  avait donc été donc cernée d'une muraille - en pisé bizarrement - percée de six portes grandioses qui disparurent toutes. Voici l'une d'entre elles.

Porte d'Alger - L'une des innombrables cartes postales

Porte d'Alger - L'une des innombrables cartes postales

Les portes avaient été repoussées lors de l'extension de la ville , puis en 1829, le Maire décida de faire araser les fortifications. En 1860 on construisit l'Eglise Saint Charles " en voulant lui donner un caractère roman " ; elle fut détruite en 1979. 

Eglise Saint-Charles - Carte Postale

Eglise Saint-Charles - Carte Postale

La Mosquée que l'on vit était fort différente des mosquées actuelles. La Mosquée El-Kawathar fut construite en 1533 par Sidi Ahmed El-Kebir - démolie en 1830 puis reconstruite en 1981 : elle est spectaculaire.

Blida  - " La Ville des Roses "
Mosquée El-Kawathar

Mosquée El-Kawathar

Quant à la Synagogue, elle a vieilli et ne sert plus - Photo actuelle

Quant à la Synagogue, elle a vieilli et ne sert plus - Photo actuelle

 

Le lendemain, le petit déjeuner nous permit d'apprécier les fameux " Kaaks " de Blida, de moelleuses brioches !

Kaaks - Miam !

Kaaks - Miam !

Il nous fallait absolument connaître les Gorges de la Chiffa ! Le pays ne manque pas de ces curiosités de la nature. Elles sont une merveille  pour les géographes et géologues et un atout pour le tourisme. Certaines sont marquées par l'Histoire : leur configuration ayant fait d'elles des lieux d'embuscades,  graves accrocs du passé ... Les gardent-elles en mémoire ?  

En l'occurrence, celles-ci n'étaient célèbres que par les paysages qu'elles offraient,  le Ruisseau des Singes et un "chalet " pour les haltes gourmandes. Mais dans mes souvenirs une impression d'angoisse domine : les parois coupantes et plongeantes , la couleur du schiste,  les éboulis, les tournants où l'on se posait des questions et l'étroitesse de la route ... Bien sûr il y avait de jolis " points de vue" . La partie amusante devait être le Ruisseau des Singes mais j'ai peine à trouver charmants ces petits êtres grotesques. 

Gorges de la Chiffa

Gorges de la Chiffa

L'un des habitants du Ruisseau des Singes

L'un des habitants du Ruisseau des Singes

Le Restaurant

Le Restaurant

Contempler les roses du Jardin Bizot (appelé : P. Lumumba ) clôtura la journée  - et le séjour - par ses fleurs et ses arbres magnifiques. Il fallait justifier les paroles de Sidi Mohamed Ben Youcef El-Kebir :

  « On t'appelle El-Blida (petite ville), je t'appelle El-Ourida (« la petite rose ») 

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