Deux lieux mystérieux à Constantine
Les sites de la ville que j'ai évoqués, les rues, les monuments, tout cela est, ou était, du réel, attesté par photos et documents. Or, deux endroits resteront pour moi, à jamais imprécis. Nulle photo ne peut prouver leur existence et je n'ai jamais trouvé le moindre petit article à leur sujet. Et justement cette imprécision est agaçante. L'un est " La Fontaine du Curé " , l'autre, " La Maison Hantée " (!) .
A Bône, existait une " Fontaine du Curé ", c'était un lieu bien connu. La nôtre était moins célèbre. Pour trouver cette hypothétique fontaine, on pouvait traverser le Pont de Sidi-Rached. Cela constituait déjà une agréable promenade si l'on prenait le temps de s'arrêter aux divers points de vue qui accrochaient le regard , que l'on fût d'un côté ou de l'autre du pont.
Puis on arrivait à une avenue perpendiculaire au pont. La voie ferrée la longeait et on la franchissait par une passerelle, laquelle débouchait sur un chemin qui dominait les rails, tout en suivant la lisière du bois. Il fallait alors se diriger vers la gauche et non vers Sidi-Mabrouk.
Le " patronage " , institution disparue qui nous permettait, entre autres choses, d'avoir des camarades et faire des promenades, nous emmenait parfois vers cette destination, prétexte à faire un goûter sur l'herbe. Une bonne soeur aux ailes blanches, (sa cornette, pour les béotiens), nous escortait , aidée par deux ou trois " cheftaines " .
De la fontaine, on pouvait voir un ancien soubassement de dalles rougeâtres, presque disparues sous les herbes. Etait-ce bien cela ? D'un curé, nulle trace ! Mais le goûter était un moment agréable, prolongé par la récolte de fruits d'eucalyptus qui ressemblaient à des petits cônes de la couleur du bois. Bizarrement, à cet endroit précis de la forêt, les eucalyptus avaient remplacé les pins.
Ces arbres, on le sait, constituent la nourriture favorite des pandas, (gentils nounours de Chine) et de certains lémuriens. Hélas, aucune de ces bestioles n'existait là, cela aurait pimenté la promenade ! J'ai appris, tout récemment, que les eucalyptus étaient de grands buveurs d'eau ; on en plante parfois pour assécher des marécages. Leur présence insolite au milieu des pins, seulement à cet endroit, était peut-être bien la preuve que la fontaine avait jadis existé ...
Chi lo sà ? Un visiteur du blog pourrait-il me donner des précisions ?
Le second lieu mystérieux vous semblera encore plus imprécis que celui-là ......