Fêtes de la gymnastique -- Faites de la gymnastique
Lorsque c'était la fête du Faubourg Lamy (ce quartier de Constantine ressemblait à un village) , on comptait toujours sur la participation des gymnastes de " L'Avenir Cirtéen " . Ils arrivaient en défilé, tous vêtus de " maillots de corps " et pantalons d'un blanc impeccable. Toute petite, j'admirais leurs sauts élastiques sur le cheval-arçons, leurs envols aux barres parallèles et surtout , le clou du spectacle : la pyramide ! Prestement ils en échafaudaient les étages et l'un des plus jeunes était en un clin d'oeil hissé au sommet ; il se tenait debout bien droit, les bras en croix, fier de son altitude (et de son attitude ! ) .
Cette société sportive était la création de Bernardin Bianco, peut-être aidé de quelques fidèles. Former de jeunes garçons à la gymnastique, dès la fin du 19ème siècle, relevait d'une idée politique. Mais lui avait surtout le sens pratique : cela formait le corps et le caractère en donnant le sens de la discipline. Il pensait qu'occuper ainsi les jeunes garçons, " les empêcherait de devenir des voyous " . Ce n'était pas bête ! Il eut la satisfaction de voir ses gymnastes participer à de grands rassemblements festifs dans plusieurs villes.
Et les filles direz-vous ? Il y avait bien une Fédération féminine (FFFGEP) qui avait fusionné avec l'Union des sociétés de gymnastique pour former en 1942 la Fédération française de gymnastique , donc il y eut des cours pour elles. Mais les mères étaient, le plus souvent, désireuses de voir leurs fifilles en tutu de tulle et petits chaussons de satin blanc !
" L'Avenir Cirtéen " eut de belles années mais ... eut une fin ... Toutefois son créateur contribua à faire connaître une discipline nouvelle pour les filles : la gymnastique harmonique ou danse rythmique initiée par Irène Popard (1894-1950) qu'il fit venir à Constantine pour une conférence dans une salle de la Mairie. Cette novatrice s'inspirait d'Isadora Duncan qui dansait pieds nus, le corps libéré, improvisant souvent. Toutes deux ouvrirent la voie à la Danse Contemporaine. Actuellement, beaucoup de cours se réclament de la méthode de I. Popard.
Mon grand-père m'avait donné un petit livre qu'elle avait écrit et qui comportait de nombreuses photos de fillettes en tuniques blanches. Devant leurs poses figées pour le photographe, je pensais aux frises du Parthénon !
Plus tard, au Lycée, nous suivions les cours de " gym' " sans grande passion mais comme un heureux intermède entre les autres disciplines. Les fameux " lendits " étaient une fête qui marquait la fin proche de l'année scolaire .
Et puis, comme " il vaut mieux tard que jamais " , à vingt-quatre ans, je m'y suis mise ENFIN !
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La sculpture dite " Flexible " (26 cm) est une terre cuite avec pigments vert-bronze. C'est un hommage, bien simple, à l'Art Déco.