Revoir Constantine ? ... ?

Constantine d'hier - Passerelle Perrégaux - carte postale Années 50

1/08/23

178ème article

On m'a souvent demandé : "Regrettes-tu Constantine ? " et  " Voudrais-tu y retourner ? " . A la première question, je réponds carrément : oui ! Mais toute personne à laquelle on poserait la même question répondrait oui, également, parce que nous regrettons toujours les lieux qui ont vu notre jeunesse ou n'est-ce pas cette jeunesse elle-même que nous  regrettons ? - si elle a été heureuse, bien sûr !  

A la seconde question, j'hésite à répondre ou je fais une "réponse de Normand" ! Mais pourtant je regarde bien souvent ce que m'offre mon ordinateur, des vidéos et des photos racontant ma ville ! On les doit à des cinéastes et photographes, amateurs le plus souvent et donc plus ou moins doués. Merci à eux cependant.

Par Yann Arthus Bertrand

Mais le grand professionnel, le  champion incontestable, c'est Yann Arthus Bertrand qui nous emmène planer comme des oiseaux au-dessus des divers lieux de la ville. Lui mettrons-nous 20/20 ? Non ! Cela parce que chacun(e)  de nous trouvera avec regret qu'il ne s'attarde pas assez dans SON ex-quartier !

C'est d'ailleurs le grand reproche que l'on peut faire pour les documentaires télévisés : ils escamotent Constantine et sa région mais ils s'attardent longuement sur Alger et Oran.  

Pour en revenir à notre écran d'ordinateur, les "vidéos" abondent ; elles sont très souvent tournées par de jeunes Constantinois amoureux de leur ville, mais s'attardant à se filmer eux-mêmes avec leurs copains hilares et les images bousculées passent trop vite !

Il y a celles que nous offrent d' anciens Constantinois qui sont retournés sur les lieux qu'ils habitaient jadis : on partage leur émotion et on peut remarquer qu'ils sont reçus avec affabilité  par les occupants actuels qui leur ont ouvert leur maison.  

Il y a aussi les vidéos  qui vous font faire un tour de ville en auto. Cela peut être conditionné par les sens interdits mais c'est appréciable. Hélas, parfois la voiture tressaute ou l'on hérite du rétroviseur agrémenté d'un porte-bonheur qui se balance en plein milieu de l'image ... Profitons au maximum de la balade, c'est mieux que rien !

Bâtiments nouveaux parmi d'autres - Simsar.tn

Quel que soit l'endroit par lequel on aborde la ville, on commence par traverser des cités qui nous sont inconnues. L'Urbanisme a fait un bond prodigieux et nous,  traversant ces banlieues nouvelles, nous ne reconnaissons rien de rien ! Mais peu à peu notre patience sera récompensée : quelques maisons différentes et plus vieilles et enfin , nous retrouvons des lieux bien connus !

L'arrivée que je préfère se fait par la Route de Sétif ex-Avenue Anatole France. ENFIN je vois la Place de la Pyramide et l'ex-Rue Rohault de Fleury (cf le tableau des noms de rues anciens et nouveaux ) . Bizarrement je me dis qu'elle me semble plus petite ... ? L'Avenue des " Deux Squares " nous fait remonter vers la Place de la Brèche, son Esplanade et les bâtiments connus : la Poste, le Théâtre, les Hôtels etc ... Nous abordons (avec joie) le Bd Joly de Brésillon, la Mairie, la Préfecture et un rapide coup d'oeil me permet de voir ma maison : je repère mes balcons grâce à un décrochement de la façade. C'est trop, trop rapide ! La chaussée forme une fourche : nous voyons la Casbah (dont le mur semble  miteux ... ) et déjà le Boulevard devient Bd de l'Abîme à  gauche et tourne vers la Rue Florentin à droite. Dans l'angle ainsi formé, le garage de Monsieur Baldino n'est qu'un lointain souvenir ... 

Croquis que je fis au fusain ...

Longeant la Casbah et dominant le Rhumel, les tunnels se succèdent ; l'ascenseur de Sidi M'Cid  est toujours mort  mais le Pont Suspendu est bel et bien là  !!! Les aloès s'accrochent plus que jamais aux pentes vertigineuses du ravin ... ( Je les admirais et j'en ai une bonne douzaine  sur mon balcon !  Mais ils sont petits ! ). 

L'Hôpital est maintenant cerné de maisons nouvelles que nous n'avons pas le temps de mieux détailler car nous plongeons à droite le long  des cités anciennes vers le Faubourg Lamy ou El Kantara . Selon les conducteurs les destinations pour rejoindre la ville varient : on peut franchir le Pont d'El Kantara ou bifurquer vers la Gare, saluer Constantin et atteindre le Pont de Sidi Rached mais ce sont là d'autres circuits.

Viaduc de Salah Bey

L'autoroute Est-Ouest vous fera franchir  le Pont de Salah Bey, pont à haubans , merveille moderne qui survole le Bardo. Et vous voyez au fond la nouvelle Grande Mosquée aux minarets qui pointent vers le ciel.

Vous trouverez bien d'autres façons de voir Constantine côté ancien, côté nouveau, si comme moi vous vous plongez dans de passionnantes "recherches du temps perdu" ...

                                                  M.P.B.