La Casbah ou Le Quartier Welvert - Un autre haut -lieu de Constantine - (Suite)
Extrémité de la Casbah bordant les Gorges du Rhumel - La porte des Ecuries est non loin du début des cables du Pont Suspendu
Suite ... 28-11-22
...... Ces escaliers menaient aux bureaux auxquels j'ai eu accès. On comprendra que je n'ai pu voir qu'une infime partie de la Caserne ! Impossible bien sûr de visiter la Prison ou l'Arsenal ; ou bien encore les chambrées (avec les fameux lits " faits au carré !) , le magasin d'habillement ou les ateliers ! Mais j'ai encore des lieux bien en tête.
La première fois où je suis allée dans l'un des bureaux du premier bâtiment - disons " sur la largeur de la cour " pour être précis - mon arrivée coïncida avec le départ d'un personnage pittoresque : c'était, je l'appris par la suite, un gitan du Bardo, nommé Maldonaldo, qui était venu plaider pour son fils. Apparemment il avait obtenu satisfaction car il se confondait en remerciements à l'égard des deux capitaines. Il prit enfin congé et les salua : il plongea en avant et, théâtralement, balaya le sol de son grand chapeau de feutre jadis noir et fort gondolé ! Il me fit penser au Signor Vitalis de " Sans famille " - ( de Hector Malot ) ! Mais je m'égare !
De la très longue bâtisse qui bordait la longueur de la cour, je ne vis, hélas, que les cuisines ! Voir des militaires accomplir leur " corvée de patates " comme le faisaient leurs grands-pères de 14-18 sur la photo ci-dessus, m'aurait bien plu. Auraient-ils eu des éplucheurs plus perfectionnés que les leurs ? On ne le saura jamais . Mais je fus surprise de la taille gigantesque des marmites fort bien astiquées ( car la vie militaire peut apprendre à faire les tâches domestiques : cela peut servir ) .
En face de ce grand bâtiment dont je ne vis que peu de choses, l'Hôpital Militaire Laveran semblait tourner le dos à notre grande cour. Nous parlerons de lui plus tard, mais en même temps , il définissait un espace utile ; ainsi, près de son haut mur, on pouvait voir, face aux cuisines, une petite entrée en contrebas. C'était le local de Désinfection : y penser pouvait donner l'envie de se gratter ! Mieux valait l'éviter.
A l'abri du grand mur de l'Hôpital Militaire, eut lieu un mémorable méchoui à l'occasion d'une fête qui devait sûrement être l'Aïd El Kebir .... J'ai eu l'occasion de le décrire en Mars 2019.
Bêêêê .... Alors ... On va me manger ? Encre sur Canson - 30 cmx40 cm ...... L'image du "vieux bouc" mis à rôtir sur le rocher de Sidi M'Cid (cf article précédent) peut faire dériver notre...
http://les-quatre-elements.over-blog.com/2019/03/le-mechoui.html
Je rappellerai simplement qu'après avoir creusé deux fosses, fixé les perches et leurs supports au-dessus des braises, les Tirailleurs avaient préparé les bêtes ( appréciées et sacrifiées ! ) dans toutes les règles de l'art. Mise en appétit, comme tout le monde, par les fumets odorants, j'ai mangé moi aussi avec mes doigts ! ( Vieille tradition ) .
La caserne abritait en ses murs un bélier, mascotte du régiment. Pour les grandes occasions on le faisait défiler en tête de la " nouba " , la musique des Turcos. De façon surprenante, le bélier restait dans le mouvement ; il marchait avec ce regard totalement dénué d'expression qu'ont les ovins ( et aussi les bovins ! ) . Lui et le chapeau-chinois avaient toujours du succès.
Mais le méchoui, la nouba et " La mascotte du régiment " ( allusion à un film connu avec Shirley Temple ) pourraient ne donner qu'une image superficielle des Tirailleurs qui étaient l'élément vivant de cette caserne. Beaucoup d'entre eux n' étaient pas revenus de cette Guerre dont le souvenir, en ces années 50-51, était encore vif dans les mémoires.
Inauguré en 1852, le monument se dresse au fond de la cour, au milieu. Il contient les cendres des soldats morts aux deux sièges de Constantine : 1836 et 1837.
J'ai lu un jour qu'il n'avait pas occupé de suite cet emplacement mais que l'on avait préféré le mettre à l'abri dans la caserne. (Texte impossible à retrouver) .
Il se dresse comme un phare au bout de la cour, face à l'horizon. Il symbolise le courage.
En 1962, il fut démoli pierre à pierre pour aller à Angers, à l'Ecole d'Application du Génie Militaire, du moins pour un certain temps.
Le 3ème R.T.A. débarqua en Provence le 15 Août 1944. Il était du 2ème Corps d'Armée Français du Général de Monsabert. C'était une partie de la 1ère Armée Française du Général de Lattre de Tassigny.
Ce fut un long chemin qui les mena de la Provence aux confins du Danube. Les villes occupées par les Allemands jalonnèrent leur route en étapes plus ou moins meurtrières ( Colmar fut la pire bataille ) .
Les Tirailleurs Algériens y démontrèrent leur courage ; beaucoup reposent là-bas, loin de leur djebel natal ... ( Je donnerai des précisions par la suite ) .
Notre Caserne, le Quartier Welvert, a vécu ...
Pendant 112 ans elle a vu passer bien des militaires, principalement des Zouaves et des Tirailleurs. Elle a connu bien des peines et bien des joies. Elle a abrité des hommes et dans une certaine mesure : des femmes. Elle les a fédérés sous un même drapeau alors qu'ils étaient d'origines, de cultures et de religions différentes. A notre époque où l'on nous rebat les oreilles avec le fameux " Vivre ensemble " on a oublié que cela s'était fait bien avant, à l'ombre des grands murs qui cernaient la Casbah ...
M. P. B.
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