L'A B C des dimanches
Si Juliette Gréco déclarait (de sa voix plus étudiée que spontanée) : " Je HAIS les dimanches " moi je les aimais bien ! Certes, ils commençaient par la messe à la Cathédrale, ce qui pouvait sembler une corvée ! Mais on y chantait beaucoup, ce latin-là me plaisait et il faut dire que la messe à l'ancienne mode comportait une partie de spectacle (et a été simplifiée depuis) .
Cela ne me dérangeait pas de me lever le matin, presque aussi tôt que pour le lycée, ma meilleure copine faisait de même et nous nous retrouvions à l'office dominical ! Oui, oui, le cérémonial était accepté tel qu'il était en ce temps-là ! Pas de contestation. Le prêtre était escorté de ses enfants de choeur, bons petits diables qu'une aube blanche, ceinturée d'une cordelière, transformait en petits anges. L'un d'eux était armé d'une clochette et la faisait tinter frénétiquement aux moments principaux. Ils montaient et descendaient les marches de l'autel, déplaçaient le livre saint etc ... Quand mon esprit s'évadait, je contemplais toujours le tableau représentant le martyr de Jacques et Marien. Bref, cette obligation ne nous pesait vraiment pas !
Si peu connu ... Le Rocher des Martyrs - Les 4 éléments
Un tableau captivait toujours mon attention dans la Cathédrale de Constantine, surtout pendant le sermon (!) . Si je ne commets pas d'erreur, il était face à notre " rangée des filles " car nou...
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" Faire Caraman " à Constantine - Les 4 éléments
Comme la Rue Clémenceau, la Rue Caraman, prolongée par la Rue du Sergent Atlan (ex-rue de France) , avait été percée à travers la vieille ville. Elle portait le nom du Duc de Caraman. Elle es...
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Puis nous faisions escale à la pâtisserie " Le Friand " et dévalions la rue Brunache en direction de la Place de La Brèche et des deux squares et remontions Rohault de Fleury. Nous n'étions plus très loin du Faubourg Bellevue pour le grand moment de ce dimanche : le Ciné-Club ! Longeant la gendarmerie, la prison puis les bâtiments militaires d'un côté et les belles villas de l'autre, nous parvenions enfin au cinéma ABC. Ce cinéma, construit après la Guerre, était l'un des plus beaux de la ville.
Nous rejoignions enfin la caste privilégiée des membres du Ciné-Club ! Monsieur C. Grandperrin en était l'âme. Mince, élégant, plein de charisme, il nous insufflait son savoir, son goût pour le bon cinéma. Il savait nous faire apprécier les subtilités de films différents de ceux des programmations à la mode ; ils étaient souvent de pays étrangers. La présentation du film du jour nous " mettait en appétit " et le débat qui s'ensuivait était enrichissant. Nos commentaires continuaient sur le chemin du retour vers nos familles respectives.
Nous nous sentions parfois sur un petit nuage, par exemple, venant de voir le merveilleux Laurence Olivier. Sa diction faite pour Shakespeare ( Henri V ) autant que pour " Orgueil et préjugés " nous faisait aimer la V. O. Nous pouvions être surprises par des films surréalistes comme " Le chien andalou " de Bunuel ou par le jeu de LA Magnani (Le carrosse du Saint-Sacrement) . " Les sept samouraïs " ou " Rashômon " pouvaient décontenancer , mais tout nous passionnait. Une fois, nous sommes sorties de la séance totalement secouées tout comme l'ensemble des spectateurs : un film sur le Ghetto de Varsovie, montrant des enfants orphelins, traqués comme des bêtes et qui vivaient ou plutôt, survivaient, dans des caves ou des égouts ... La Guerre n'était pas si éloignée de nous mais elle semblait fort lointaine : elle s'était déroulée dans notre petite enfance, pour nous, enfouie dans un passé pénible, assombri par l'absence de nos Pères ... Elle nous en avait privées temporairement mais cette absence nous avait semblé si longue ... Ce fut le déclic pour étudier cette période, elle n'était pas encore dans nos programmes scolaires.
Chacun de ces dimanches avait donc l'après-midi pour des promenades, des réunions de famille, d'amis ou ... une autre séance de cinéma, mais ce que nous avions vu à notre ciné-club était toujours le grand moment de cette journée !
Notre cher ABC a connu, dans les décennies suivantes, un tout autre destin. Devenu Salle Anouar, il fut vidé de ses sièges pour devenir salle de concert, événements divers etc ... Les autres cinémas devinrent peu opérationnels ... Mais l'amour du bon cinéma parvint à se maintenir. La presse algérienne du 07-10-2010 parle de la Cinémathèque Algérienne ; celle du 01-06-15 regrette la fin du Ciné-Club fondé par un médecin et maintenu par des étudiants. Actuellement on espère sa renaissance ; des bonnes volontés agissent pour cela.
Des curiosités méconnues (2de partie) - Algérie, mon beau pays
L'un des véritables fleurons de notre Algérie est la multitude des sources qui, dans les replis, les gorges ou les vallées de l'Atlas, font jaillir leurs eaux chaudes ou bouillantes, enrichies d...
http://algerie-monbeaupays.over-blog.com/2018/05/des-curiosites-meconnues-2de-partie.html